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6 septembre. Entre temps, elle avait vu monter la flottille anglaise composée d’environ 150 bateaux avec 200 soldats, 3 grands canots et 11 bazaras pour les officiers. Le deroga s’étant conduit d’une façon fort honnête, on lui fit un cadeau et l’on partit.

Ce retardement n’avait eu d’autre but, suivant l’usage, que de procurer de l’argent aux Maures : bien que nous ayons payé au départ 650 roupies, pour avoir le droit de remonter le Gange, il nous fallut encore débourser pour avoir le droit de continuer notre route. Les Hollandais, qui faisaient plus d’affaires que nous, avaient payé cette même année 1.000 roupies pour le passage de leur flotte. « Nous sommes, écrivait Burat à ce sujet, sous une domination des plus tyranniques, sous laquelle il faut souffrir ce qu’on ne peut empêcher. »

Groiselle fut en général bien accueilli partout où il passa. En certains endroits on lui fit des cadeaux de vivres qu’il rendit en draps et en eau-de-vie. Le 21, étant à Gangaporsat, il fut invité par le raja des montagnes de Triagaly à l’aller voir. Il dut accepter de dîner avec lui et ils burent à leur santé mutuelle du vin de France. Le raja administrait un pays de 14 lieues de long sur 4 de large avec 50.000 hommes de troupes et 50 à 60.000 roupies de revenus. Groiselle lui fit cadeau d’un fusil, de plusieurs aunes de drap et de plusieurs bouteilles de vin et eau-de-vie, voire même de deux paires de ciseaux.

Un peu après Monghir, il rencontra Aliverdi Khan, nabab de Patna, qui descendait à Mourchidabad ; il le fit saluer de cinq coups de canon.

Enfin le dimanche 17 octobre, la flotte passait devant la forteresse de Patna. À cinq heures Groiselle arrivait à la maison qui lui était destinée.

Il avait passé à Malde, Sagregaly, Gangapoursat,