Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une atteinte à son autorité. Dumas laissa à Dupleix le soin de se tirer de cette difficulté du mieux qu’il pourrait ; voici ce qu’il lui écrivit le 12 septembre :

« Nous pensons que les roupies arcates continuent d’avoir cours sans aucune difficulté dans le Gange. Le paravana de Nizam devient en ce cas inutile et il ne serait peut-être pas convenable d’en faire pour le présent aucun usage, pouvant en résulter quelques inconvénients et difficultés. C’est ce que nous remettons à votre prudence. Vous verrez cependant par la lettre d’Imam Sahib qu’il souhaitait que nous envoyassions à Nizam, dut-il en coûter quelques dépenses, un certificat du nabab de Moxoudabad. Comme les roupies qui se frappent à Pondichéry au coin d’Arcot sont entièrement égales quant au titre et au poids à celles qui se fabriquent dans cet endroit, cette pièce nous paraît délicate à demander et difficile à obtenir.

« C’est ce que nous remettons encore à votre décision et à votre zèle pour le service de la Compagnie. Nous souhaiterions du moins, s’il était possible, d’avoir un certificat en persan des changeurs et principaux marchands du Bengale, comme quoi les roupies que les Français répandent dans le Bengale sont entièrement égales à celles d’Arcate quant au poids et au titre[1]. »

Nous ignorons ce qu’il advint du certificat ; nous savons seulement que nos roupies continuèrent de circuler sans difficulté et que notre fidélité constante à leur titre de 9 toques 5/9 leur donna un cours facile non seulement au Bengale, mais dans tous les États de l’Inde et que ce succès persista durant tout le xviiie siècle. Nous savons aussi que quelques-unes des craintes exprimées par Dumas au sujet de la loyauté des fabricants de Mourchidabad se trouvèrent justifiées par les événements. Lorsqu’il fut lui--

  1. C. P., t. 2, p. 114.