Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/476

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

savoir, ajoutait-il, que les employés que nous occupons ne dépendent point d’eux, que c’est uniquement la Compagnie qui nous paie nos appointements et que par conséquent vous et nous nous sommes obligés de soutenir ces droits contre tous ceux qui veulent y donner atteinte » (lettre du 24 juin).

L’évêque de Saint-Thomé refusa d’accorder au P. Anselme les pouvoirs sollicités, sous prétexte que les Jésuites se rendraient d’eux-mêmes à la raison et que les mesures envisagées ne feraient qu’entretenir les divisions ; il ne refusait pas toutefois de s’en remettre à une décision d’Europe.

Signard était à peine revenu de cette mission infructueuse (début de juillet) que le P. Legac apprit, le 4 juillet, par une lettre de Chandernagor le développement du conflit jusqu’au 12 avril. Il sut ainsi que depuis le 8 février le P. Pons ne venait plus à la loge et n’y chantait plus les vêpres. Il eut peur que cette sorte de retraite n’annulât en quelque manière les droits que les Jésuites s’attribuaient depuis trente ans de desservir seuls la chapelle de la loge, il craignait aussi qu’on ne l’accusât de s’entendre secrètement avec le P. Pons, et, par requête du 4 juillet adressée au Conseil supérieur, il exposa qu’il n’avait cessé d’écrire au P. Pons de se conformer aux ordres de Dirois, qu’il n’avait pas modifié sa manière de voir et qu’il était tout disposé, si les Pères du Bengale ne voulaient pas obéir, à les remplacer par un Père de Pondichéry. Toutefois il ne pouvait admettre qu’on dépouillât les Jésuites de la possession de la cure de Chandernagor et si l’on passait outre, il était résolu à en appeler en France par devant les tribunaux ecclésiastiques ou séculiers à qui il appartiendrait d’en connaître.

Celle affaire ayant été mise en délibération le jour