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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/238

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de mécontentement dont le vizir étoit informé. On verra par la suite ce qu’il lui en a coûté. Ce prince avoit trois fils dont l’ainé se nommoit Alygohar. C’est le Chazada dont il sera parlé ci-après reconnu empereur aujourd’huy sous le nom de Cha-alem.

Caractère du vizir.

Ghazioudinkhan, autrement dit Aalemadoutnotdola, [on le nomme aussi Cheabedine], le vizir ci-dessus, est fils de Ghazioudinkhan, fils du fameux Nizamoulmoulouk, soubahdar du Dékan. Ce vieux Ghazioudinkhan ayant appris la mort de Nazerdjingue et celle de Mouzaferdjingue, étoit passé dans le Dékan avec les patentes du Mogol dans l’espérance de recueillir une aussi bonne succession ; mais la mort l’y attendoit ; on soupçonne qu’il fût empoisonné par sa propre mère en 1752.

Ametcha régnoit pour lors à Delhy, ou plutôt Mensouralikhan, son vizir, qui, ayant appris la mort du vieux Ghazioudinkhan, dont il avoit toujours été ami, voulut bien retirer chez lui son fils, jeune homme de 17 à 18 ans qui étoit dans le besoin. Il se doutoit peu qu’il alloit nourrir un serpent dans son sein. En effet, le jeune homme Ghazioudinkhan joignoit l’esprit le plus insinuant à la physionomie la plus aimable ; Mensouralikhan le regardoit comme son propre fils.

Le jeune homme ne tarda pas à s’apercevoir