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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/269

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pluies avoient rendu les chemins trop mauvais pour s’exposer à une route par terre pour laquelle nous n’étions nullement préparés, n’ayant ni tentes ni de quoi porter notre bagage. C’étoit donc une nécessité de faire ici quelque séjour.

Je ne connoissois pas encore bien Mahmoud coulikhan dont on m’avoit fait des portraits contradictoires, mais en rabattant la moitié de ce qu’il promettoit, il en restoit encore assés pour nourrir quelque espérance de nous tirer d’embarras. Avant mon départ de Cassembazard, j’avois reçu de M. Renault des nouvelles qui paroissoient positives, au sujet de notre escadre. « Elle doit être à présent à la côte, disions nous ; elle sera obligée d’en partir en Octobre ; que pourra-t-elle faire de mieux que de venir à Bengale où, par la révolution qui est arrivée, on doit supposer bien des mécontents, et où par conséquent, on est sur de trouver un parti et de surprendre les Anglois qui n’ont pas encore eu le tems de se fortifier ? On connoit trop l’importance du Bengale, pour souffrir que les Anglois y soyent les maîtres. Notre position à Eleabad peut être de quelque utilité. » C’est ainsi que nous raisonions de travers.

Je répondis à Mahmoud coulikhan que je serois d’autant plus charmé de rester auprès de lui, qu’il m’avoit donné à entendre qu’il y trouveroit son avantage, mais je le priois de faire attention que sous peu de jours je me trouverois embarrassé