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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/364

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D’Eleabad à Férokabab, il ne nous arriva rien de bien extraordinaire. Quelques petits chefs marates se présentèrent d’abord dans l’espérance de tirer quelque argent de nous. Je leur fis voir le passeport d’Olkarmollar dont j’étois muni ; malgré cela, comme ils s’opiniatrèrent à troubler notre marche, nous fûmes obligés de tirer quelques coups de canon, ce qui les fit disparoitre. Nous en fumes quitte pour un bœuf de charge qu’ils nous enlevèrent. Ce fut du côté de Cajoüa, sur la grande route, que le bonhomme Zoulfekaralikhan vint nous joindre, et voici comment.

Fourberies de Zoulferalikhan.

Ce vieux renard ayant appris que nous nous préparions tout de bon à quitter Eleabad, et ne sachant de quel côté nous voulions aller, partit sur le champ de Dehly dans l’espérance de nous joindre à Eleabad même. Il arrive et ne trouve personne. Fort inquiet sur ce que nous étions devenus, il fait partir le pion que je lui avois donné avec une lettre dans laquelle, après bien des reproches de ce que je ne l’avois pas attendu, il me marquoit les merveilles qu’il avoit faites auprès du vizir, qu’il étoit chargé de me remettre les lettres les plus importantes, et finissoit par me demander si j’avois eu des nouvelles de Pondichery. Le pion n’eût pas de peine à nous trouver. Bon, dis-je en moi-même, j’aurai peut-être mon tour. Je fis réponse sur le champ que je n’avois aucune