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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/369

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tillerie, que j’avois dépassée avec la troupe, prit un chemin qui conduisent à un grand village où il y avoit quatre petits forts commandés par des zémindars dépendants d’Amotkhan. Deux sipayes de l’escorte de l’artillerie qui avoient pris les devants étoient entrés dans ce village où ayant voulu enlever de force quelques provisions au marché, la populace tomba sur eux ; ils voulurent se servir de leurs armes qu’on leur arracha, et avec lesquelles on les massacra impitoyablement. Voilà aussitôt les gens de tous les forts en alarme, et qui font une sortie ; cependant l’artillerie qui marchoit toujours se trouvoit engagée dans le village ; on tira dessus des flèches et quelques coups de fusils qui causèrent d’abord un peu de désordre parmi des gens qui ne s’attendoient à rien moins qu’une pareille réception. Mrs de St. Martin et Dubois, officiers d’artillerie, rétablirent l’ordre ; ayant rassemblé leur monde, qui pouvoit aller à soixante hommes tant blancs que noirs, ils firent face à l’ennemi pour donner le tems de dégager les pièces. Ces Gaouwars (c’est le nom qu’on donne aux paysans) sont de ces côtés là des gens déterminés, accoutumés à défendre leurs biens contre les maraudeurs, soit Marâtes soit Djates, Mogols ou Patanes avec lesquels ils sont souvent aux prises. Ils ne prennent pas facilement l’épouvante. D’ailleurs ils n’avoient jamais vu d’Européens. Ils sont armés, la plupart de flèches, lances, sabres ; heureusement il y avoit peu d’armes à feu parmi eux. Ils avancèrent sur