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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/401

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prévoyoit devoir craindre, il me proposa de lui donner promesse par écrit de lui être toujours attaché. Je répondis au prince qu’il ne paroissoit pas que mon séjour du côté de Delhy put être long, mais que je faisois serment de lui être dévoué, tant que je resterois auprès de sa personne. L’idée de mon prochain départ ne lui plut pas. Il vouloit que je lui promisse de le suivre partout. Sur quoi je déclarai franchement au prince que j’étois très disposé à ne le point quitter, pourvu qu’il eût assés de confiance en moi pour suivre les avis que je lui donnerois. Nous parlâmes longtems de ce qu’il convenoit de faire dans l’occasion présente. Je lui proposai de quitter Hitelrao et de gagner au plus vite le pays de Soudjaotdola où nous pourrions être tranquilles, soit à Eleabad soit de l’autre côté du Gange, pendant la saison des pluies qui avançoit, après quoi nous pourrions de concert avec Soudjaotdola, marcher dans le Bengale. Le Prince approuva mon idée sur laquelle nous passâmes réciproquement un papier scellé de nos deux chapes, dans lequel il étoit dit que tous les ennemis des François seroient traités comme ennemis par le prince, et que tous les ennemis du prince[1] seroient censés les nôtres. Certaines conditions et privilèges furent aussi stipulés en faveur de la compagnie.

  1. Le prince jura sur l’alcoran de tenir ses engagements. Ces papiers ainsi que d’autres ont été perdus dans la journée du 15 janvier 1761, lorsque je fus fait prisonnier. (Autog.).