Aller au contenu

Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les contrées et en faire parvenir les résultats à la loge ou au comptoir. Les marchandises rassemblées à la loge étaient envoyées à l’entrepôt général sur des bateaux portant pavillon français, sous la conduite de pions ou cipayes attachés à la loge, lesquels étaient munis d’un dastok ou passeport délivré par le chef même de la loge. Les factures en français accompagnaient le dastok ; les conducteurs de navires n’étaient soumis qu’à la simple exhibition de ce dernier ; les droits de douane étaient acquittés au bureau de douane le plus à portée du lieu de destination. Les envois de l’entrepôt aux différentes loges se faisaient de la même manière. Les employés de la douane et les officiers de terre du pays arrêtaient et confisquaient ce qui n’était point revêtu de ces formes : ainsi toute fraude était écartée, et la puissance qui avait accordé les privilèges comme celle qui les avait obtenus avaient leurs intérêts également garantis.

Chacune de nos loges avait sa fonction propre. Chandernagor était l’entrepôt général ; à Balassor, on achetait quelques cauris, mais cette place ne servait plus en réalité depuis longtemps que pour porter secours aux vaisseaux qui entraient dans le Gange et qui se trouvaient sans pilotes ; Patna achetait du salpêtre et vendait des draps de France ; à Dacca, on achetait des toiles dites mallemolles et des broderies ; à Jougdia, fondée à l’embouchure du Brahmapoutre et déjà presque disparue sous les eaux, on achetait des bafitas, des sanas et des hamans ; enfin Cassimbazar achetait surtout des soies.