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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/481

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qu’il en a coûté plusieurs millions aux Hollandais pour arranger cette affaire avec la cour d’Angleterre, je ne suis pas entièrement revenu de mon idée. Ce qu’il y a de certain, c’est que les Anglois se sont vus d’un seul coup de filet beaucoup plus forts qu’ils n’étoient avant cette affaire.

Année 1760.
Clive rentre en Angleterre et est remplacé par M. Vansittart.

Cependant malgré tant de succès du côté des Anglois il s’en falloit de beaucoup que le Bengale fut dans une assiette tranquille au commencement de 1760. D’un côté Jaferalikhan honteux de ce grand pouvoir que les Anglois s’étoient arrogés, piqué jusqu’au vif de leur manière d’agir dans toutes les affaires de son gouvernement entre lui et ses propres sujets, ne soupiroit qu’après l’occasion de secouer le joug. D’un autre côté plusieurs rajas, peu satisfaits à la vérité de voir une nation Européenne leur donner la loi, mais plus mécontents encore du nabab qui dans toute sa conduite avoit fait voir clairement sa mauvaise volonté pour eux, désiroient un changement qui leur paroissoit pouvoir s’effectuer par le moyen du Chazada. On ne voyoit qu’intrigues sourdes, qu’allants et venants de provinces en provinces d’un air sombre, mystérieux ; à peine osoit-on se regarder dans les assemblées ou dorbars, ne sachant à qui