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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/548

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dont l’eau est froide comme celle des étangs ordinaires. Cette eau froide sans doute prend sa source bien plus loin, on la fait venir par des canaux souterrains pour exciter la surprise des allans et venans, qui ne manquent pas de donner quelque chose aux faquirs et brames qui y sont établis, et qui, malgré cela, n’ont pas soin de tenir ce lieu aussi propre qu’il devroit l’être. Il y a deux ou trois mauvais bains. Je me souviens d’avoir pris 4 bouteilles de cette eau minérale pour porter avec moi à Chandernagor. Cinq ou six jours après, ayant voulu la goûter, je la trouvai puante, tout à fait corrompue ; mais elle se refait. Elle a un petit goût de soufre. Prise sur les lieux, elle est très bonne, dit-on, contre les douleurs d’estomach, de nerfs. J’en bus à Chandernagor, mais je me portois trop bien aparamment pour en appercevoir les effets.
À Chatigan [Satgâon], il y a, dit-on, une source d’eau minérale beaucoup plus curieuse. Cette source creusée forme un petit bassin ou réservoir, autour duquel on a élevé un dôme qui le couvre. On y entre par une petite porte. L’eau est froide, mais du centre de l’eau s’élève à quelques pieds une flâme bleuâtre qui a les propriétés du feu. Un chef anglois, voulant examiner ce phénomène, qu’il soupçonnoit n’exister que par quelques fourberies des brames, fit abattre le dôme. La flâme devint invisible, mais n’en existoit pas moins. Le dôme fut rétabli, et la flamme reparut telle qu’elle étoit auparavant 
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                         À reporter 
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