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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/63

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qui n’ont servi qu’à augmenter les dépenses de la Compagnie ? » Voilà, Monsieur, ce que vous avez entendu ; mais devois-je croire qu’on s’entêteroit aux opérations de la côte ? N’étoit-il pas plus naturel de penser qu’on commenceroit par attaquer l’ennemi dans le Bengale où il n’étoit encore que faiblement établi, où l’on devoit s’attendre à trouver un parti parmi les gens du pays que les suites de la révolution avoient généralement indisposés, où nos vaisseaux pouvoient avoir une retraite assurée et toutes les commodités nécessaires pour les réparer ?

On veut croire que notre détachement auroit été inutile du côté de Patna, c’est-à-dire donc qu’une diversion, qui, comme vous verrez par la suite, auroit attiré cinq ou six cent Européens et trois mille sipayes anglois, avec une partie des troupes du nabab du côté de Patna, qui auroit retenu le raja commandant de cette place, et toutes ses forces, n’auroit pas facilité nos opérations dans le Bengale. Le raisonnement sent un peu trop le mépris que l’on a de son ennemi.

On dit encore qu’étant membre du Conseil Supérieur chargé du commerce de la Compagnie, chargé du commerce, c’étoit sortir de ma sphère que de m’ériger en guerrier, qu’il étoit plus raisonnable de me rendre prisonnier, ou du moins de chercher à gagner Pondichery, que ma présence pouvoit y être nécessaire, que le salut de la place pouvoit en dépendre.