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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/89

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Marates, chez les Rajpoutes et les autres peuples gentils, mais on ne peut pas dire que cela ait force de loi ; les juges préposés par le gouvernement, tant pour le civil que pour le criminel, se règlent sur la coutume transmise par tradition, qu’ils corrigent selon les circonstances et leurs propres lumières. Dans les affaires purement d’intérêt, les Gentils ont recours le plus souvent à des arbitres que les parties nomment entre elles. Quant à la pauvreté du peuple, elle n’est pas générale. Je puis certifier d’ailleurs, qu’on voit dans bien des royaumes en Europe autant de pauvres que dans l’Inde : on ne prétend pas sans doute, m’obliger à comprendre dans cette classe cette prodigieuse quantité de fakirs qui demandent l’aumône, ou bien il faudra y admettre cette quantité que nous avons d’ordres mendiants.

On dit le peuple de l’Inde esclave forcé, pour sa propre subsistance, à un travail du profit duquel il se voit presque toujours frustré par la cupidité de ceux qui gouvernent et par conséquent réduit à mourir de faim ; on se trompe.

Des soubahs ou viceroyautés sont, comme j’ai déjà dit, divisés en provinces qu’on nomme quelque fois cerkars, à l’exception de celles qui par des conditions particulières, appartiennent à des rajas, comme celui des Marates, celui des Rajepoutes, celui des Djates et quantité d’autres d’un rang inférieur ; tout le reste est en propre à l’empereur, et leur gouvernement est à sa dispo-