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Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/284

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comédien, et dans l’espoir de composer un plus grand nombre de pièces, il renonça au plaisir d’en jouer.

L’Institut admit Picard au nombre de ses membres en 1807 ; il y prononça son discours de réception le même jour que MM. Laujon et Raynouard. L’Empereur le décora de la croix de la Légion-d’Honneur, et lui confia l’administration dû grand Opéra, qu’il quitta en 1816, pour reprendre la direction de l’Odéon.

Deux incendies ayant consumé l’intérieur de ce bel édifice, l’administration de ce théâtre fut interrompue. Dans l’intervalle de la reconstruction, Picard transporta son spectacle à la salle Favart, oh il obtint la permission de faire jouer en même temps la tragédie et tout le répertoire du Théâtre Français.

Ce fécond écrivain a composé environ soixante-dix pièces de théâtre. Une gaîté franche et naturelle, une entente parfaite de la scène, et un dialogue vif et animé étaient le caractère distinctif de son talent ; quoiqu’il se soit principalement attaché à peindre des mœurs bourgeoises, il s’est cependant élevé, dans quelques ouvrages, aux plus hautes conceptions dramatiques et morales. Des caractères hardiment tracés et des tableaux dont le coloris a de la vigueur, se retrouvent dans Médiocre et Rampant, dans Duhautcours, ou le Contrat d’union, l’Entrée dans le monde, etc. Parmi les autres compositions dramatiques de Picard, nous ne citerons ici que les plus remarquables, le Conteur, le Cousin de tout le monde, les Conjectures ; les Amis de collège, la Petite Ville, la Grande Fille, Monsieur Musard, les Oisifs, les Filles à marier, les Marionnettes, la Manie de briller, les Ricochets, les deux Philibert, etc. Il a en outre publié quatre romans, dont le principal est le Gilblas de la révolution. Ces ouvrages abondent en portraits dessinés avec habileté, en scènes piquantes, et sont écrits à la fois d’un style spirituel et naturel.

Il est décédé le 30 décembre 1828, et a été inhumé au cimetière du Père Lachaise. Son monument se compose d’une pierre tumulaire, sur laquelle sont sculptées en relief deux branches de chêne formant un médaillon, au milieu duquel on lit :

PICARD,
louis-benoit,
DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE.
né a paris
le 19 juillet 1769,
mort
le 30 décembre 1828.