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Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/76

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producteur qui est destinée à la subsistance de l’ouvrier, c’est-à-dire celle qui se transforme en salaire.

Mais comment se comporte l’accroissement de cette partie du capital producteur envers les deux autres ?

La disproportion progresse de façon géométrique[1] et non arithmétique.

La division plus grande du travail a pour conséquence qu’un ouvrier produit autant que produisaient trois, quatre, cinq précédemment. La machine conduit aux mêmes rapports à une échelle infiniment plus grande.

Tout d’abord, il est tout à fait évident que la croissance des parties du capital producteur transformées en machinisme et matières premières ne s’accompagne pas d’un accroissement analogue de la partie du capital destinée au salaire. Sinon, en effet, le but recherché par l’emploi du machinisme et de la plus grande division du travail ne serait pas atteint. Le résultat évident est donc que la partie du capital producteur destinée au salaire ne s’accroît pas dans la même mesure que la partie destinée au machinisme et à la matière première. Bien plus. Au fur et à mesure que s’accroît le capital producteur, c’est-à-dire la puissance du capital comme tel, s’accroît aussi au même degré la disproportion entre le capital investi dans la matière première et la machine et le capital placé dans le salaire. Par conséquent, cela veut dire que la partie du capital producteur destinée au salaire devient relativement de plus en plus petite par rapport à la partie du capital mise en œuvre en tant que machine et matière première.

Une fois que le capitaliste a investi un capital de plus en plus grand en machines, il est contraint d’employer un capital plus grand à l’achat de la matière première et de ce qui est nécessaire à actionner les machines. Mais s’il a occupé précédemment 100 ouvriers, il n’en aura plus peut-être que 50 par la suite. Sinon, il lui faudrait doubler encore peut-être les autres parties du capital, c’est-à-dire augmenter encore la disproportion. Il en congédiera donc 50, ou bien les 100 seront obligés de travailler pour le même prix que les 50 précédemment. Il se trouvera donc des ouvriers en excédent sur le marché.

Lors de la modification [du perfectionnement] de la division du travail, il n’y aura lieu d’augmenter que le capital pour la matière première. Un seul ouvrier prendra peut-être la place de trois.

Mais supposons le cas le plus favorable : Le capitaliste étend son entreprise de façon à pouvoir non seulement garder

  1. La progression géométrique est de 1 à 2, à 4, à 8, à 16, etc, la progression arithmétique de 1 à 2, à 3, à 4, à 5, etc.