Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/24

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douées ne possèdent que dix-huit marques de perfection, et, Mâchoire-de-lion n’entend pas raillerie, il en faut soixante-quatre. Les Brahmanes se désespèrent. Comment oser se représenter devant le roi ? Les dieux leurs viennent en aide. Un soir, les messagers entendent des voix joyeuses s’élever du fond d’un jardin ; ils aperçoivent une troupe de jolies personnes, assises sur le bord d’un étang et tressant des guirlandes aux rayons de la lune. Une femme semble commander à toutes les autres ; elle est belle comme la vision d’un rêve ; aussi l’a-t-on surnommée Mâyâ, c’est-à-dire illusion. Ce n’est rien moins que la fille du roi de Devadaha, et les Brahmanes reconnaissent aussitôt celle qui doit perpétuer la race des Sâkyas. Ils s’approchent sans trop de cérémonie, et expliquent à la princesse l’objet de leur message. En fille bien élevée, celle-ci répond que ce n’est pas un sujet de conversation pour ses oreilles, et qu’il faut parler à son père. Le père est très-flatté de la perspective d’une si brillante alliance, et la caravane se hâte de retourner à Kapilavastou. Justement la nuit dernière, Sinhahanou a rêvé que les Brahmanes lui avaient découvert la perle des brus. Ravi que la réalité soit d’accord avec ses songes, il envoie trois princes Sâkyas demander solennellement la main de la princesse. Entre gens