Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grossesse de Mâyâ, le roi se livra aux austérités, et respecta celle qui portait un fils appelé à de si glorieuses destinées.

Par un singulier privilége, le corps de la reine était diaphane, et l’on pouvait distinguer Bhagavat[1] assis les jambes croisées, du côté droit de sa mère, sur une espèce de siége fait pour un enfant de six mois. Dans cette posture, il recevait les hommages des hommes et des dieux. La nuit de son incarnation, un lotus blanc, sortant des eaux, s’éleva jusqu’au ciel de Brahma ; tout ce qu’il existait au monde de vitalité et d’essence génératrice, se concentra dans ce lotus en une goutte de rosée, que Brahma lui-même vint offrir au maître des dieux. Lorsque de pareilles visites se présentaient, Bhagavat saluait en étendant la main, et, chose merveilleuse, il ne blessait pas sa mère. Ceux qui entouraient Mâyâ, ajoute la légende, ne voyaient pas les dieux. Cette restriction est habile ; personne ainsi ne pouvait contredire la réalité du fait.

Cependant la reine demeurait dans un état de calme et de bien-être parfait, n’inspirant aucun désir et n’en éprouvant aucun. Lorsqu’elle sentit la délivrance

  1. L’un des surnoms du Bouddha. V. l’Index.