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Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/54

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digues de détails insignifiants, sont parfois d’une réserve affectée. Des mystères de l’appartement intérieur, n’espérez pas un mot. Le Lalita-vistara, qui a consacré dix pages au récit du tournoi, se contente de dire ici : « Le Bôdhisattva, afin de se conformer aux usages du monde, demeura au milieu de quatre-vingt-quatre mille femmes, se livrant aux jeux et aux plaisirs. Parmi ces quatre-vingt-quatre mille femmes, Gôpâ, de la famille des Sâkyas, fut solennellement reconnue pour la première épouse. »

Gardons-nous de conclure que le prince usât des priviléges asiatiques et qu’il voulût imiter ces tyrans voluptueux dont les jours s’écoulaient derrière les treillis du harem. Cette intelligence supérieure ne pouvait, même pour un temps, s’émousser et s’amollir dans des plaisirs indignes d’elle. Certes, jamais homme ne fut plus exposé ; toutes ces almées, ces esclaves provoquantes, ne demandaient qu’à séduire leur maître ; mais lui les regardait sans passion, sans désir, et, selon l’expression du livre sacré : « Quoique vivant au milieu des femmes, il n’était pas privé d’entendre la loi. »

Dans cette vie austère, l’amour passa