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Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/71

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tout en parlant ainsi, elle sanglote, la pauvre femme, dont la douleur maternelle est moins impétueuse mais aussi profonde que celle de l’épouse. « Tu le reverras un jour, ma fille, dit-elle, quand il sera Bouddha et doué de l’Intelligence suprême ; écoute la loi et ton esprit sera consolé. »

Parlez donc de la loi à une femme amoureuse, tourmentée par le dépit, la jalousie et les regrets !

Quand l’écuyer revient, tenant par la bride le cheval qui baisse tristement la tête, Gôpâ s’évanouit ; les femmes s’empressent autour d’elle, et cherchent à ranimer cette belle créature, qui, à force de douleur, en est venue à s’approcher de la mort. Elle reprend enfin connaissance ; repoussant ceux qui l’entourent, elle se jette au cou de l’animal et l’embrasse avec frénésie. « Ô Kantaka, coursier de noble race, où as-tu conduit mon époux ? Et toi, Tchandaka, homme sans pitié, au moment où le plus pur des êtres partait, tu n’as donc pas osé réveiller et donner l’alarme ? »

Tchandaka essaye humblement de se justifier, mais Gôpâ continue sans l’écouter : « Ô mon époux, le premier des hommes, à la voix douce comme celle