Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/98

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amis, et, coupant sur sa tête une mèche de cheveux, il la leur donne comme un souvenir. C’est tout ce qu’il peut offrir en échange de leur charité.

Les habitants des bords de l’Iravaty se plaisent à conter cette histoire, et montrent aux voyageurs la Pagode du dragon où les deux premiers dévots Bouddhistes enfermèrent les cheveux, relique sacrée du maître.

Le revêtissement de l’Intelligence suprême n’était qu’un prélude, et bientôt le Bouddha devait commencer l’œuvre de prédication pour laquelle il était descendu du Touchita. Il y a ici, dans la vie de Sâkya-Mouni, un moment de doute et de trouble ; il se défie de lui-même et des autres. Pourquoi parler, si l’on n’est pas compris ? Pour récompense de ses enseignements, s’il allait récolter l’insulte et le mépris ? Ces hésitations font trembler les dieux. Deux fois Brahma daigne venir implorer le sage, et le supplier de battre le grand tambour de la loi. « Lui, le soleil des orateurs, va-t-il rester silencieux ? Parvenu à la délivrance et à la connaissance de toutes choses, refusera-t-il de donner la main aux aveugles tombés dans le précipice ? »

Ce langage est écouté ; des pensées