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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/145

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vales plus cruelles qu’aucune autre, parce qu’elles invitent à la comparaison, et lui disputent le trône de la beauté d’où elle n’a jamais cru qu’elle dût descendre pour occuper le trône de la raison.

Il n’est pas besoin d’un pinceau vigoureux, ni d’employer la caricature pour retracer les misères domestiques et jusqu’aux moindres inconvéniens que sème autour d’elle une semblable mère de famille. Qu’elle se conduise d’après le systême de Rousseau, on ne lui reprochera point de vouloir être homme, ou de sortir de sa sphère : je veux encore qu’elle observe un autre grand principe de ce philosophe, c’est-à-dire, qu’elle conserve soigneusement sa réputation, on la regardera comme une Femme excellente. Cependant sur quoi sera-t-elle fondée, cette excellence ? Elle s’abstient, il est vrai, des fautes grossières ; mais comment remplit-elle ses devoirs ? Des devoirs ! elle a vraiment bien le tems de s’en occuper ; ne faut-il pas qu’elle se pare, ou qu’elle soigne sa foible santé ?

À l’égard de la religion, elle n’a pas la présomption d’en juger par elle-même ;