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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/164

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l’un, et le sexe de l’autre, s’interposent toujours entr’eux et un commerce raisonnable. Avec un amant, je garantis qu’une Femme sera toujours Femme, et que sa sensibilité la conduira naturellement à exciter une passion pour satisfaire son propre cœur et non pour charmer sa vanité ; ce n’est point que la coquéterie, c’est une impulsion purement naturelle, et me ne me récrie que contre le désir sexuel de conquérir quand le cœur n’est point engagé.

Ce désir n’est pas exclusivement réservé aux Femmes : « J’ai tâché, dit lord Chesterfield, de captiver le cœur d’une vingtaine de Femmes, pour la personne desquelles je n’aurois pas donné la valeur d’une figue ». Le libertin, qui dans un excès de passion, abuse d’une tendresse confiante, est un saint, en comparaison de ce coquin à cœur-froid ; car j’aime à me servir du mot propre. Cependant, uniquement instruites à plaire, les Femmes n’ont pas d’autre vœu, d’autre ambition,

    l’esprit, et qu’il ne sauroit être confondu avec les caprices, qu’affectent les gens d’esprit et les Femmes, pour se faire remarquer.