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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/174

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à la conduite des Femmes, dans la plupart des circonstances, une tournure d’insouciance et de légéreté : par exemple, ne songeant point au principal, elles se tourmentent pour obtenir les accessoires, et quêtent toujours des aventures, au lieu de s’occuper de leurs devoirs.

Un homme, quand il entreprend un voyage, a généralement un but en vue ; une Femme pense davantage aux incidens, aux choses singulières qu’elle pourra rencontrer sur la route ; à l’impression qu’elle espère faire sur ses compagnons de voyage ; et, par-dessus tout, elle est sérieusement occupée du soin des parures qu’elle emporte avec elle, et qui font toujours plus qu’une partie d’elle-même, surtout quand elle va figurer sur un nouveau théatre ; quand elle va faire sensation, pour me servir de l’expression française qui rend très-bien mon idée. La dignité de l’ame peut-elle exister avec des soins si puérils !

En un mot, les Femmes, généralement parlant, aussi bien que les riches des deux sexes, ont gagné toutes les folies, tous les vices de la civilisation, et perdu tous les