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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/188

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devroient saisir la cause. À l’égard des Femmes, les attentions, les soins des hommes agissent particulièrement sur leur sensibilité sexuelle, et cette sympathie s’est trouvée exercée dès leur jeunesse. Un mari ne sauroit long-tems rendre de ces soins avec le sentiment passionné qu’il faut pour exciter des émotions vives ; le cœur qui s’en est fait un besoin d’habitude, cherche un nouvel amant ou languit en secret, victime de sa vertu, quelquefois seulement de sa prudence. Je ne parle ici que des Femmes rendues réellement sensibles par leur éducation, et dont le goût a été formé ; car d’après ce que j’ai vu dans la haute classe, le mode d’éducation et le commerce entre les deux sexes que j’ai blâmé, nourrit plus souvent l’orgueil que la sensibilité ; leur coquetterie est bien plus ordinairement le produit de la vanité que de cette inconstance, résultat naturel d’une sensibilité trop exaltée.

Une autre considération d’un grand poids auprès de moi, n’en aura pas moins, je l’espère, auprès de tous les gens réfléchis et bienveillans. De jeunes