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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/222

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fortement confirmé dans l’opinion que les occupations futiles ont rendu les Femmes insignifiantes comme elles : les hommes prennent leur corps[1], l’esprit reste en friche ; de manière que, tandis que l’homme s’énerve par l’amour physique, il tâche d’asservir la Femme : — et qui nous dira ce qu’il faudra de générations pour rendre quelque vigueur à la vertu et aux talens de la postérité affranchie d’une race abjecte d’esclaves[2].

En traçant les causes qui, dans mon opinion, ont dégradé les Femmes, je me suis bornée à celles qui agissent généralement sur les principes et les mœurs du sexe, et il me paroît évident qu’elles résultent d’un défaut d’entendement ; est-ce l’effet de la foiblesse physique, ou accidentelle de leurs facultés ? C’est ce que le tems seul peut déterminer ; car je ne fais pas grand fonds sur l’exemple d’un petit nombre de

  1. Je prends son corps, dit Ranger.
  2. En supposant que les Femmes soient volontairement esclaves. — La servitude de toute espèce, est contraire au bonheur & à la perfectibilité humaine. Essais de Knox.