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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/226

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doux pour l’homme dans sa victoire, est de douter si c’est la foiblesse qui cède à la force, ou si c’est la volonté qui se rend ; et la ruse ordinaire de la Femme, est de laisser toujours ce doute entr’elle et lui. L’esprit des Femmes répond en ceci parfaitement à leur constitution : loin de rougir de leur foiblesse, elles en font gloire ; leurs tendres muscles sont sans résistance ; elles affectent de ne pouvoir soulever les plus légers fardeaux ; elles auroient honte d’être fortes : pourquoi cela ? Ce n’est pas seulement pour paroître délicates, c’est par une précaution plus adroite ; elles se ménagent de loin des excuses, et le droit d’être foibles au besoin ».

J’ai cité ce passage dans toute son étendue, de peur que mes lecteurs ne me soupçonnassent d’avoir morcellé les raisons de Rousseau, pour fortifier les miennes ; d’ailleurs, je crois avoir suffisamment démontré que ces principes fondamentaux, admis dans l’éducation des Femmes, conduiroient à un sytême de ruse et de mal-honnêteté.