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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/259

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n’a plus de prix, et même qu’on n’y songe plus ; assurément les graces artificielles et la coquetterie perdront aussi leur effet sur les sens : pourquoi donc veut-il qu’on élève une jeune personne destinée au mariage, comme si on la préparoit pour un sérail ?

J’en appelle, à cette heure, des rêveries de l’imagination et des raffinemens de la volupté, au bon sens du genre humain ; et je demande si, l’objet de l’éducation devant être de rendre les Femmes des épouses chastes et des mères tendres, la méthode recommandée dans l’esquisse précédente, est en effet la plus sûre pour arriver à ce but. Osera-t-on soutenir que le meilleur moyen de rendre une Femme chaste, est de l’instruire à pratiquer les ruses malhonnêtes d’une maîtresse, révêtues du nom de coquetterie vertueuse par des hommes de plaisir, blâsés sur les attraits naïfs de la sincérité, ou sur le sentiment du bonheur qui naît de l’intimité la plus tendre, quand le soupçon n’altère point la confiance, et qu’une volupté pure et chaste y prête encore de nouveaux charmes.