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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/277

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rer tout le dégré d’influence, qui eût pu servir à leur vertu ou à votre mutuelle satisfaction ; alors votre maison auroit pu être le séjour du bonheur domestique ». Et moi je dis qu’une pareille Femme est un ange — ou une pécore, car je ne discerne pas la plus légère trace de caractère humain, de raison ou de passion, dans cette Femme de labeur, dont l’existence de son tyran absorbe la sienne.

D’ailleurs il faut que le docteur Fordyce ait bien peu connu le cœur humain, s’il a réellement supposé qu’une telle conduite pût ramener l’amour prêt à s’enfuir, au lieu d’exciter le mépris. Non, la beauté, l’amabilité, etc. etc. peuvent gagner un cœur ; mais l’estime, le seul sentiment durable, ne sauroit être obtenu que par la vertu appuyée de la raison. C’est le respect pour les qualités intellectuelles, qui soutient la tendresse pour la personne.

Ces ouvrages se trouvant si fréquemment dans les mains des jeunes personnes de mon sexe, je m’en suis plus occupée qu’ils ne le méritent, à parler strictement ; mais comme ils ont contribué à gâter le goût, et à énerver les facultés intellectuelles de