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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/292

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sus des brutes, et que la mort, en nous frappant d’une main, nous ouvre de l’autre les portes du bonheur, convenons que ceux-là seulement peuvent s’assujettir à une obéissance aveugle, qui n’ont point confiance en leur propre force. Pour être libre, il suffit de le vouloir[1] ! L’être en état de se gouverner lui-même, n’a rien à craindre dans cette vie. Mais si quelque chose lui est plus cher que sa propre estime, il faudra qu’il en paye le prix jusqu’au dernier sol. La vertu, comme toutes les autres choses précieuses, doit être aimée uniquement pour elle-même, ou elle ne choisira point nos cœurs pour sanctuaire. Elle ne nous donnera pas cette paix « qui passe ce que l’intelligence peut imaginer », tant que nous n’en ferons qu’un moyen de réputation, et que nous ne la suivrons qu’avec une exactitude pharisienne, que parce que l’apparence de l’honnêteté est la meilleure politique.

Le plan de vie qui nous met en état

  1. « Il est libre, l’homme affranchir par la vérité ! » Cowper.