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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/297

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La Baronne de Staël tient le même langage que je viens de citer, mais encore avec plus d’enthousiasme. Ses lettres, sur les ouvrages et le caractère de J. J. Rousseau, sont tombées par hazard entre mes mains, et ses sentimens, qui se trouvent par malheur être ceux de mon sexe, pourront servir de texte à quelque commentaire. « Quoique Rousseau, dit-elle, ait tâché d’empêcher les Femmes de se mêler des affaires publiques, de jouer un rôle éclatant, qu’il a su leur plaire, en parlant d’elles ! ah ! s’il a voulu les priver de quelques droits étrangers à leur sexe, comme il leur a rendu tous ceux qui lui appartiennent à jamais ! s’il a voulu diminuer leur influence sur la délibération des hommes, comme il a consacré l’empire qu’elles ont sur leur bonheur ! s’il les a fait descendre d’un trône usurpé, comme il les a replacées sur celui que la nature leur a destiné ! s’il s’indigne contre elles, lorsqu’elles veulent ressembler aux hommes, combien il les adore, quand elles se présentent à lui avec les charmes, les foiblesses, les vertus, et les torts de leur