Aller au contenu

Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(275)

réponses aux questions inquiètes qu’il fait lorsque, d’un œil foible, l’intelligence flotte autour des effets visibles, pour en découvrir la cause secrette.

Les passions aussi, ces vents de la vie, seroient, sinon pernicieuses, du moins sans utilité, dans la supposition où la substance qui compose notre être pensant, après que nous en aurions vainement fait usage, deviendroit uniquement le soutien de la vie végétale, et se borneroit à alimenter un chou ou à fleurir dans une rose. Les appétits seroient proportionnés aux besoins terrestres, et produiroient un bonheur plus constant et plus modéré ; mais les facultés de l’ame qui ne sont pas d’une grande utilité dans ce monde, et qui probablement contrarient nos jouissances animales, lors mêmes que par la conscience de notre dignité, nous nous glorifions de les posséder ; ces facultés, dis-je, prouvent que la vie n’est qu’une éducation, état d’enfance auquel nos espérances les plus chères ne doivent pas être sacrifiées. J’en conclus qu’il faut que nous ayons une idée précise du but auquel nous désirons d’arriver par éducation ; car une