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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/37

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vres petites créatures si intéressantes qu’elles mettent au monde ?

Si donc on peut inférer justement de la conduite présente du sexe, de son amour effréné pour le plaisir qui remplace l’ambition ou ces passions d’un caractère plus noble, dont l’effet est d’élever et d’aggrandir l’ame, que l’instruction que les Femmes ont reçue jusqu’ici n’a tendu, comme la constitution civile de la société, qu’à les rendre les objets insignifians du désir des hommes, et les propagatrices d’une espèce insensée ! si l’on peut prouver qu’en visant à en faire des Femmes accomplies, sans cultiver leur intelligence, on les a tirées de la sphère de leurs devoirs, et rendues ridicules et inutiles, dès que la fleur passagère de leur beauté s’est évanouie[1] ; je présume que les hommes rai-

  1. Un écrivain brillant, dont je ne me rappelle pas le nom, demande sérieusement, et il n’a pas tort, dans l’ordre actuel de choses, à quoi les Femmes sont bonnes dans ce monde, quand elles ont atteint la quarantaine ?