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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/381

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à tourner et à faire réfléchir ses rayons sur son sein virginal.

Une Femme, éclairée par une religion plus pure, a de plus nobles motifs de continuer d’être chaste et modeste ; car son corps est le temple du Dieu vivant, de ce Dieu qui exige plus qu’une modestie extérieure. Elle sait que l’œil de ce Dieu sonde les cœurs et les reins, et que si elle espère de trouver grâce devant la pureté même, il faut que sa chasteté soit fondée sur une véritable modestie, et non sur la prudence du siècle, parce qu’autrement toute la récompense qu’elle pourroit s’en promettre, se borneroit à une bonne réputation dans ce monde ; elle n’oubliera jamais que ces augustes rapports, cette communication sacrée, établis entre l’homme et son auteur, doivent inspirer le désir d’être pur, comme il est pur lui-même.

Je crois superflu d’ajouter, après les remarques précédentes, que je trouve très-immodestes tous ces airs féminins de maturité, qui remplacent la rougeur pudibonde de la jeunesse, et à qui l’on sacrifie la franchise pour s’assurer le cœur d’un époux, ou plutôt pour le forcer à être