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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/444

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attention dont sont incapables les Femmes, qui ne chérissent leurs enfans que parce qu’ils leur appartiennent, et se bornent à trouver les motifs de remplir ce devoir dans les sensations du moment. C’est le manque de raison dans leurs affections, qui fait si souvent courrir les Femmes aux extrêmes, et les rend, ou les plus tendres, ou les plus négligentes et les plus dénaturées des mères.

Pour être une bonne mère, il faut qu’une Femme jouisse de ce bon sens, de cette indépendance de l’ame que possède un si petit nombre de celles qu’on a élevées à dépendre en tout de leur mari. Ces Femmes, si douces, si dociles, sont en général des mères insensées ; jalouses de s’assurer l’amour de leurs enfans, elles prennent en secret leur parti contre le père que l’on présente comme un épouventail. S’il faut que les enfans soient punis, quoique ce soit la mère qu’ils ayent offensée, c’est au père à infliger le châtiment ; il doit être juge dans toutes les contestations ; mais je discuterai, quelque jour, plus amplement ce sujet, en traitant de l’éducation particulière : tout ce que je pré-