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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/451

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server que les gens vicieux ou indolens cherchoient toujours à renforcer leurs privilèges arbitraires ; et cette sollicitude est généralement en eux dans la même proportion que la négligence qu’ils apportent à remplir les devoirs qui seuls rendent les privilèges raisonnables. C’est ce que dicte le sens commun, ou cet instinct de sa propre défense, particulier à la foiblesse ignorante, et semblable à celui du poisson qui trouble l’eau dans laquelle il nage, pour éluder son ennemi, au lieu de l’affronter hardiment dans des ondes limpides.

En effet, les partisans des abus fuyent la transparence de la raison, et se réfugiant dans l’obscurité qui, suivant le langage de la sublime poësie, est supposée environner le trône du Tout-Puissant, ils osent demander pour eux le respect implicite qu’on ne doit qu’à ces voies impénétrables. Mais qu’il me soit permis d’avancer sans présomption, que l’obscurité qui nous cache notre Dieu, ne touche qu’aux vérités spéculatives ; — qu’elle n’obscurcit jamais les vérités morales ; celles-ci brillent éminemment ; car Dieu est lumière, et jamais, par la consti-