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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/456

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lent jouir d’un privilège, sans remplir les conditions que la nature y attache ? J’ai déjà eu l’occasion d’observer qu’un droit renferme toujours un devoir, et je pense qu’on peut également en conclure que celui-là perd le droit, qui manque au devoir.

Il est plus aisé sans doute de commander que de raisonner ; mais il ne s’ensuit pas que les enfans ne puissent comprendre la raison pour laquelle ils doivent faire habituellement certaines choses. C’est de l’adhésion constante à un petit nombre de principes simples de conduite que résulte ce pouvoir salutaire qu’un père judicieux obtient graduellement sur l’esprit de son enfant, et ce pouvoir se fortifie en effet, s’il est tempéré par le même développement d’affection de la part des enfans. Car je crois qu’on doit admettre, comme une règle générale, que l’affection que nous inspirons ressemble toujours à celle que nous cultivons, de manière que les affections naturelles qu’on a supposées presque distinctes de la raison, peuvent y être plus étroitement unies qu’on ne le croit communément. On peut observer comme une