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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/499

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est vertueuse ; mais que les distinctions qui y règnent encore minent toutes les vertus privées, et flétrissent toutes les vertus publiques.

Je me suis déjà élevée contre l’usage de restreindre les jeunes filles à l’exercice de leur aiguille, et de les exclure de toute occupation politique et civile ; car c’est en rétrécissant ainsi leurs esprits qu’on les rend incapables de remplir les devoirs particuliers que la nature leur a assignés.

Occupées uniquement des petits incidens du jour, elles deviennent nécessairement rusées, artificieuses. J’ai pensé quelquefois me trouver mal, en voyant les tours et les ruses employés par les Femmes, pour obtenir quelques bagatelles qui leur faisoient tourner la tête. Comme on ne laisse pas d’argent à leur disposition, et qu’elles ne possèdent rien en propre, elles apprennent à tourner à leur profit les dépenses journalières de la maison, et si un mari leur donne quelque sujet de mécontentement, soit en s’éloignant d’auprès d’elles, soit en leur causant quelque jalousie, — une nouvelle robe, ou quelque autre bagatelle, fléchit le ressen-