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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/506

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J’ai observé que ce choix n’étoit pas mécanique, parce qu’il en résultoit un tout, un modèle de cette grande simplicité, de cette énergie, de cette correspondance harmonique qui fixe l’attention et commande le respect ; car pour la beauté insipide et sans vie, il suffit d’une servile copie de la belle nature. Mais indépendamment de ces observations, je crois que la forme humaine doit avoir été beaucoup plus belle, qu’elle ne l’est à présent, parce que l’excès de l’indolence, des ligatures barbares, et beaucoup d’autres causes qui agissent puissamment sur elle, dans notre état actuel de corruption, retardent ses développemens, ou en altèrent les proportions. L’exercice et la propreté paroissent être les plus sûrs moyens, non-seulement de conserver la santé, mais d’augmenter la beauté, à n’envisager que les causes physiques. Cependant, elles ne sont pas suffisantes. Il faut le concours des causes morales, sans quoi la beauté ne s’éléveroit pas aux-dessus de celle qui fleurit dans l’extérieur innocent et frais de quelques personnes de la campagne dont l’esprit n’a pas reçu de culture. Pour qu’elle