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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/513

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n’insulteroient pas l’humanité dans la personne de leurs domestiques, en s’occupant plus du bien-être d’une bête, que de celui de ses semblables.

Mes observations sur l’éducation nationale, ne sont que des idées jettées aux hazard ; mais je désire surtout établir la nécessité d’élever les deux sexes ensemble, pour les perfectionner tous les deux, et de faire dormir les enfans dans la maison paternelle, afin de leur apprendre à l’aimer. En-même-temps, pour que les affections privées servent de base aux affections publiques, au lieu de les étouffer, il faut les envoyer à une école où ils puissent se mêler avec un certain nombre de leurs égaux ; car ce n’est qu’à l’école de l’égalité que nous pouvons nous former une juste opinion de nous-mêmes.

Pour rendre l’humanité plus vertueuse et par conséquent plus heureuse, les deux sexes doivent agir d’après le même principe. Mais comment peut-on se flatter d’y parvenir, quand on ne permet qu’à une moitié d’en voir la justesse ? Pour rendre juste le compas social, et pour répandre ces principes lumineux, qui seuls peuvent améliorer le