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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/522

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haute opinion de soi-même, également choquante et dans les hommes et dans les Femmes, — à quel degré d’infériorité les facultés des Femmes ont-elles donc été condamnées, si la petite portion de connoissances, acquises par celles qu’on appelle par dérision des savantes, devient une singularité assez frappante pour enfler celle qui les possède, et exciter la jalousie dans ses contemporaines, et même dans quelques personnes de l’autre sexe ? En effet, combien de Femmes un peu de raison n’a-t-il pas exposées à la plus sévère censure ? Je fais allusion à des faits bien connus ; car j’ai vu souvent donner des ridicules à des Femmes, et relever avec malignité la plus petite foiblesse, uniquement parce qu’elles avoient adopté les avis de quelques médecins, et qu’elles s’étoient écartées du sentier battu dans la manière de traiter leurs enfans. Cette aversion barbare pour toute innovation a été portée si loin, que je viens d’entendre taxer de peu de naturel une Femme intéressante qui avoit montré cette sollicitude sur la santé de ses enfans, et qui, au milieu de ses soins maternels, avoit eu le