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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/527

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national, partent des ruisseaux empoisonnés qui vont corrompre les parties constituantes du corps politique ; mais si des principes plus nobles, ou pour mieux dire plus justes, servoient de bâses aux loix qui devroient gouverner à la place des hommes, le devoir deviendroit la règle de la conduite privée.

De plus, grace à l’exercice de leur corps et de leur esprit, les Femmes acuéreroient cette activité de l’ame si nécessaire dans les fonctions de la maternité, jointe à ce courage qui sait distinguer la fermeté de la conduite, de l’obstination perverse de la foiblesse ; car il est dangereux de conseiller aux foibles d’être fermes, parce qu’ils deviennent sur-le-champ rigoureux ; et pour s’éviter de la peine, ils punissent avec sévérité des fautes que le courage patient de la raison auroit prévenues.

Mais le courage suppose de la force d’esprit, et la force d’esprit peut-elle s’acquérir par une condescendance indolente, par l’habitude de demander conseil, au lieu d’en prendre de son jugement et d’obéir par crainte, au lieu de mettre en usage cette indulgence dont nous avons