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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/534

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vous ayez mis de côté tout sentiment de religion, quelque soit la vôtre, quand vous entrez dans ces mystérieux taudis. Mais restons-en là… Puisque j’ai supposé que je parlois à des ignorantes, car cette qualification vous convient dans toute la force du terme, il seroit absurde de s’engager avec vous dans une longue discussion sur l’éclatante sottise de vouloir connoître ce que la sagesse suprême a jugé à propos de tenir caché.

Probablement, vous ne m’entendriez pas, si j’entreprenois de vous prouver combien cette funeste connoissance seroit incompatible avec le grand but de la vie, celui de rendre les humains sages et vertueux, et que, si elle étoit accordée par Dieu, elle troubleroit l’ordre établi dans la société. Dans le cas contraire, pouvez-vous vous flatter qu’on vous dise la vérité ? Peut-on prédire des événemens qui n’ont point encore pris de réalité, et qui, par conséquent, ne peuvent être soumis à l’inspection des mortels ? et ces événemens peuvent-ils être prévus par un homme vicieux qui satisfait ses fantaisies en faisant des dupes.