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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/571

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donné le jour. La vertu fuit d’une maison divisée avec elle-même, — et toute une légion infernale y a bientôt fixé sa résidence.

L’affection des maris et des Femmes ne peut être pure, tant qu’ils ont si peu de sentimens en commun, et quand la confiance règne si peu au sein de leur maison, ce qui doit être quand les objets qui les occupent sont si différens. Cette intimité, source de la tendresse, ne peut subsister entre les vicieux.

En soutenant donc que la distinction sexuelle sur laquelle quelques hommes ont tant insisté, est purement arbitraire, je me suis attachée à une observation que plusieurs hommes éclairés avec qui j’en ai parlé, m’ont avoué être bien fondée. C’est tout simplement que le peu de chasteté qui se trouve parmi les hommes, et conséquemment le mépris de la modestie, tend à dégrader les deux sexes, et de plus, que la modestie des Femmes, caractérisée comme appartenant à leur sexe, doit souvent n’être que le voile artificieux du vice contraire, au lieu d’être la réflexion naturelle de la pureté, jusqu’à ce que la modestie soit universellement respectée.