Aller au contenu

Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/575

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(531)

tenir sa famille en ordre par le même moyen et régner sans violer la justice seul maître de sa maison, parce que de tous ceux qui l’habitent, il est le seul être qui soit doué de raison, — le Créateur de l’univers ayant donné à l’homme, par un souffle de sa bouche, la souveraineté de la terre, l’inaltérable souveraineté dont un pareil sceptre sera l’attribut. Dans cette position, il faut convenir que les Femmes n’ont à réclamer aucun droit primitif et inhérent à leur nature : et par la même raison, adieu les devoirs, car les droits et les devoirs sont inséparables.

Soyez donc justes, hommes qui vous piquez de lumières, et ne censurez pas plus sévèrement les fautes commises par les Femmes que les allures vicieuses du cheval ou de la bête de somme à la subsistance desquelles il vous faut pourvoir ; accordez les privilèges de l’ignorance à ceux à qui vous refusez les droits de la raison, ou vous serez pires que les maîtres Égyptiens, en exigeant la vertu où la nature n’a pas donné l’intelligence.

FIN.