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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/69

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tifier le corps et former le cœur : ou, en d’autres mots, pour mettre l’individu à même d’atteindre à des habitudes vertueuses qui le rendent indépendant. Dans le fait, c’est une dérision d’appeler vertueux un être dont les vertus ne résultent pas de l’exercice de sa propre raison. Telle étoit l’opinion de Rousseau relativement aux hommes : je l’étends aux Femmes, et j’assure avec confiance qu’elles ont été tirées hors de leur sphère par un faux rafinement, et non par la généreuse envie d’acquérir des qualités mâles. De plus, l’humble hommage qu’elles continuent de recevoir est si ennivrant, que jusqu’à ce que les manières actuelles changent, il sera impossible de les convaincre que l’influence illégitime qu’elles obtiennent en s’avilissant, est pour elles un vrai malheur, et qu’il leur faut retourner à la nature et à l’égalité, si elles veulent s’assurer ce bien-être tranquille que ne peuvent procurer que des affections sans mélange ; mais cet heureux jour, nous l’attendons. — Nous l’atendrons peut-être jusqu’à ce que les rois et les nobles éclairés par la raison, et préférant la dignité réelle de l’homme à