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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/71

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damnation tous ces livres si vantés qui ne tendent pourtant, à mon avis, qu’à dégrader une moitié de l’espèce humaine, et à donner aux Femmes des agrémens qu’elles achètent trop cher, puisque c’est aux dépens des vertus solides.

Cependant, pour raisonner dans le sens de Rousseau, si l’homme a réellement atteint la perfection de l’ame quand son corps est arrivé à la maturité, il faudroit pour ne faire qu’un, de l’homme et de la Femme, que cette dernière s’en reposât entièrement sur l’intelligence de l’autre. Alors le joli chevre-feuille embrassant l’arbre vigoureux, qui le supporteroit, formeroit un tout également remarquable par l’élégance et la force. Mais, hélas ! les maris aussi bien que leurs compagnes, ne sont trop souvent que de vieux enfans ; à peine même, grâce à leurs débauches prématurées, les hommes conservent-ils cet extérieur mâle dont ils se prévalent ; et si un aveugle en conduit un autre, certes il n’est pas besoin qu’un ange descende du ciel pour nous dire ce qu’il en arrivera.

Les causes qui, dans la corruption actuelle de la société, contribuent à l’asservis-