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Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/271

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LES COMMISSAIRES

seigneur de Thodure. Lui, le 22 mai 1789, pour présenter son contrat de mariage à Leurs Majestés, se trouva le baron de Montchenu, et, après avoir flotté, une année au moins, de comte à marquis, il se fixa définitivement à ce dernier titre comme plus sonore et congruant à sa personne. Né en 1757, inscrit à quinze ans aux chevau-légers de la Garde, lieutenant au régiment Mestre de camp-général-dragons en 1775, il y fut capitaine en 79 et mestre de camp en second en 83. La Cour, comme on sait, avait imaginé ce grade qui, sans qu’on en pût connaître l’utilité, doublait le nombre des colonels de Versailles, afin d’ouvrir plus tôt l’accès des hauts grades à cette noblesse. Montchenu était en effet de fort ancienne famille et il eût cousiné, bien que de loin, avec la Maison de France, celle de Savoie et celle d’Espagne.

Le baron de Montchenu, réformé en 1788, épousa en 1789 une Maupeou d’Ableiges, émigra en 1792, fut de ce corps du duc de Bourbon qui ne parut nulle part et qui, prêt à agir le 1er septembre 1792, fut dissous le 22 novembre. Puis il s’abstint de toute démarche où il eût pu compromettre sa personne et, après huit ans de séjour en Westphalie, il rentra en France, un mois à peine après Brumaire, en présentant un certificat du maire de Versailles, délivré sur le serment de huit témoins, attestant que le citoyen Montchenu avait résidé à Versailles depuis le 1er mai 1791 jusqu’au 20 fructidor an V. Malgré certaines difficultés provenant de l’abon-