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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/75

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désintéressé. J’étais si absorbé que, quoique je me rappelle des faits, je ne saurais donner la moindre idée des sensations qu’ils excitèrent en moi. Trois fois, pendant le cours de la nuit, je fus réveillé par le supérieur qui venait me faire part qu’il macérait sa chair au pied des autels à mon intention. La dernière fois, impatienté, je m’écriai : « Qu’on me laisse tranquille ; on permet du moins aux criminels de dormir la veille de leur supplice. » Le supérieur s’éloigna de ma porte en frémissant, et n’y revint plus.

L’aurore parut. Je savais ce qu’elle me préparait. Je voyais en imagination la scène qui allait avoir lieu. Tout-à-coup mes idées changèrent : je sentis en