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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/121

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Les pas tremblans de mon guide, son haleine oppressée, les malédictions qu’il ne cessait de marmoter entre ses dents, me firent deviner ce qui se passait. Je ne me trompais point. Il s’arrêta à la fin, et ce fut pour la dernière fois. J’entendis le dernier soupir du désespoir, le grincement des dents, le bruit des mains qui se joignaient ou plutôt se frappaient par le sentiment involontaire d’un malheur sans remède. J’étais dans ce moment à genoux derrière lui, et je répétais chaque cri, chaque geste, avec une véhémence qui fit tressaillir mon guide. Il m’imposa silence en jurant ; ensuite il s’efforça de prier, mais ses prières ressemblaient tant à des blasphêmes, et ses blasphêmes avaient tant de ressem-