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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/154

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lu, la faim dévorante qui s’était changée en nausées insupportables, me l’eût rendu tout-à-fait impossible. Vous ne croirez peut-être pas, Monsieur, qu’au milieu de cette complication de maux physiques et moraux, ma plus grande souffrance provenait de l’oisiveté dans laquelle j’étais forcé de rester. Aussi, après avoir lutté contre elle pendant près d’une heure, d’après mon calcul, je me levai, et dans un moment de désespoir, je suppliai mon compagnon de me raconter l’histoire dont il avait parlé concernant notre terrible séjour. Avec une bonté féroce il m’accorda sur-le-champ ma requête, et quoique je m’aperçusse que son corps robuste avait souffert plus que le mien des peines de